Ma transformation au service des autres

L’une des activités du coach est d’accompagner les personnes dans leur transformation, que ce soit lors de la prise d’une nouvelle fonction, en interne ou en externe, mais également afin de trouver sa place lors de la transformation de l’organisation dans laquelle elle se trouve. Le fait que le coach lui-même ait vécu un processus de transformation est un atout fort dans le processus et un facteur de succès pour l’accompagner. Je vais donc l’illustrer avec ma propre transformation. 

Pour ce faire, je vais me baser sur un modèle établi par Vincent Lenhardt: « DRCR », Déconstruction, Réparation, Construction et Reconfiguration (cf « Mes 10 stratégies de coaching », édition InterEdition, pages 208 à 212).

La première étape est la déconstruction. Il est nécessaire d’identifier puis de se défaire des anciens schémas qui ne sont plus applicables pour cette nouvelle identité. Il y a encore 6 mois, j’étais salarié, j’avais un poste prenant avec des responsabilités. J’étais reconnu comme un expert dans mon domaine, et j’avais la confiance de mes managers et de la majorité de mes collègues. J’étais un élément d’une mécanique aux multiples processus. Il m’a fallu identifier toutes les actions et modèles de pensées liés à ce poste. Certains ont été très facilement identifiés – plus de structure RH, plus de chef, plus de collaborateurs, plus de sécurité de l’emploi – d’autres ont été plus difficiles à faire émerger – un rythme de travail plus lent, ne plus être un référant dans mon domaine. 

Dans tous les cas, il a fallu trouver la nouvelle façon de procéder. Et ce n’est pas parce qu’un modèle est facilement identifié, qu’il est facilement désappris. On ne change pas 25 ans d’habitude en quelques jours. Le travail que j’ai effectué a nécessité d’aller parfois en profondeur, faire une introspection pour identifier mes peurs et mes besoins pour édifier ma nouvelle posture. C’est alors la réparation qui commence. Il m’a fallu faire émerger qui je suis derrière mes carapaces, oser montrer ma vulnérabilité, et apparaitre dans toute mon authenticité. C’est ce que je décris notamment dans un texte « I always knew that I know. And I didn’t know » (en anglais) sur Medium. 

En parallèle, la phase de construction a commencé. J’ai tout d’abord acquis de nouvelles compétences avec ma formation de coach certifié Coach&Team (TransformancePro), complétée avec l’Elément Humain de Will Schutz. Ensuite j’ai construis les fondations en créant ma société, Pegnumi Coaching, mon site Internet. J’ai également adhéré à des associations de coachs : International Coach Federation – ICF -, l’association des anciens de Coach&Team – Beyond CT, me permettant ainsi acquérir les codes de mon nouveau métier.

Tout ce travail amène à la phase de reconfiguration, qui est la capacité d’être dans un ajustement permanent à l’environnement qui évolue, et que nous faisons évoluer. Cette dynamique permet de se réinventer, de s’ajuster. Mes premiers échanges pour présenter ce que je proposais et comment je voulais faire ce métier m’ont amenés à ajuster mon discours, à retravailler sur mes besoins, sur qui je suis et ce que je veux apporter, de trouver de nouveaux modes d’expressions, comme par exemple les articles que je publie. N’hésitez pas à lire les précédents. 

Il ne s’agit pas d’un parcours linéaire, ces quatre phases sont présentes en même temps, et il n’y a pas de fin. Il s’agit d’un mouvement permanent. Certes, les premières itérations sont souvent importantes et déstabilisantes. Elles l’ont été pour moi. Il y a eu de grands moments de doutes, de questionnements. La mécanique est aujourd’hui lancée, et me procure une agilité face aux nouveautés qui m’arrivent, même s’il faut toujours renforcer sa structure et ses bases, se solidifier. C’est pourquoi je continue à travailler sur moi, à me former, à me confronter aux autres, à sortir de ma zone de confort. 

Cela me permet aujourd’hui de pouvoir accompagner pleinement les personnes en transformation. Tout d’abord parce que j’ai vécu cette transformation, et je suis donc réceptif aux émotions qui peuvent être vécues, ce qui me permet de donner les protections et les permissions nécessaires à un travail en toute sécurité. Ensuite, cette dynamique est au service de la relation entre moi et la personne que j’accompagne, nous faisant entrer dans un cercle vertueux de progrès.