
Le 15 novembre dernier, j’ai participé à une Journée d’Étude à l’IPC – Facultés Libres de Philosophie et de Psychologie (lien ici) sur :
Les organisations
Une question de taille ?
Cet article présente, rapidement, ce que j’en ai retenu et pose certaines questions pour nous faire réfléchir sur le management et notre place dans ce monde en 2022.
Olivier Rey a montré que la nature nous montre clairement que la taille est une composante de la définition même d’un organisme. La constitution et l’organisation d’un être vivant change en fonction de sa taille. Il ne peut avoir une progression linéaire de la taille : celle d’un arbre a une limite, tout comme celle de l’homme.
Est-ce que nous prenons suffisamment cet élément en compte dans l’organisation des entreprises et dans leur croissance ?
D’autant que si l’on ajoute la notion de seuil portée par Ivan Illich : il existe un seuil où la création perd sa propre finalité. Pour Baptiste Rappin, il est dans la nature des dirigeants de ne pas se représenter les effets de ce qu’ils créent / décident. Il se crée un fossé entre l’action et l’imagination (des effets).
Les décisions ne doivent-elles pas être prises au plus près du terrain ?
Je fais le lien avec la pensée distributiste, présentée par Alexis Guènez, qui pousse l’idée du paysan/artisan petit propriétaire, et de la notion de posséder une chose car j’en ai l’usage. Au cours du siècle dernier nous sommes passé d’une économie de ‘je produis pour un usage’ à ‘je produis pour vendre’.
La sobriété, nécessaire aujourd’hui, nous ramène-t-elle pas vers une économie de l’usage ?
Le retour d’expérience présenté par Karine Forest sur la société Cardiweb valide les points précédents. Une société, puis des sociétés ‘sœurs’, qui sont restées à taille humaine (<50), avec des dirigeants acteurs, transmetteurs de leurs savoir-faire et savoir-être, qui offre un espace de développement individuel, de motivation, et qui stimule la prise de responsabilité.
Est-il possible pour une entreprise de s’organiser en petits groupes de moins de 50 personnes et avoir une vision et une action communes à l’ensemble ?
Il est intéressant alors de présenter le nombre de Dunbar qui est le nombre maximum d’individus avec lesquels une personne peut entretenir simultanément une relation humaine stable. Cette limite est inhérente à la taille de notre cerveau impliqué dans les fonctions cognitives dites supérieures, le néocortex. Ce nombre est estimé par l’anthropologue britannique Robin Dunbar entre 100 et 230 personnes et a une valeur admise en pratique de 150 personnes.
Combien de relations humaines stables avez-vous réellement ?
Un dernier point, présenté par Bernard Guery, sur l’effet de la taille d’un groupe sur l’implication individuel au service du bien commun. Plus le groupe est grand, plus il y a le risque de voir des ‘free-riders’ (resquilleurs). Des individus qui profitent du bien commun sans y contribuer, tout en donnant le change ! Cela n’est pas possible dans de petits groupes. C’est donc pas (seulement) dans la nature de l’homme de resquiller, mais la taille du groupe est un facteur favorisant.
Pour assurer une efficacité d’une organisation ne doit-elle pas rester de petite taille ?
En conclusion, une journée apprenante qui vient enrichir ma pratique de l’accompagnement des transformations.