Ces derniers temps, j’observe beaucoup de difficultés dans les échanges que cela soit dans les entreprises que j’accompagne ou sur les différents réseaux sociaux. Le ton est souvent discourtois, voire agressif, avec une escalade qui amène à l’expression de la colère et du rejet. Les dialogues et échanges deviennent douleurs, énergivores. Cela peut également aboutir à la rupture de la relation.
Ma proposition est d’aller observer ce qu’il se passe lors d’une communication. Qu’est-ce que doit faire l’émetteur pour se faire comprendre ?
Qu’est-ce que communiquer ?
Est-ce parler ? Envoyer un message par email ou via une messagerie instantanée ? Mettre un post sur un réseau social ?
Est-ce discuter ? Est-ce s’échanger des messages ? Est-ce envoyer des emoticons? 😆
Il y a certainement beaucoup de façon de parler de la communication. Ce que je vous présente ci-dessous s’appuie sur les travaux de Charles Berner (créateur de la clarification et des séminaires intensifs). Il parle de cycles de communication.
Dans la première étape, pour l’émetteur, il s’agit de former une idée claire. Cette idée ou cette pensée, c’est l’objet principal et essentiel de ce qui vous amène à rentrer en relation avec un autre.
Une fois que vous êtes clair dans le contenu, la deuxième étape consiste à avoir une intention. Quelle est mon intention dans ce que je vais communiquer à l’autre. Est-ce une information que je souhaite partager, un conseil que je lui donne, une demande que je lui fais….
Vient ensuite la troisième étape, l’émission du message lui même. Je suis dans la relation à l’autre et je communique mon message.
L’étape suivante, la quatrième, est du coté du récepteur, c’est la réception du message. Il le reçoit pleinement, c’est à dire qu’il écoute ce que lui dit son interlocuteur pour bien comprendre le message.
Il accuse également reception du message. Il signifie à l’émetteur qu’il a bien reçu ce message. Cela peut être par un ‘OK’, un ‘merci’, ou tout autre signe.
Ce message, il prend le temps de le contempler. C’est la cinquième étape. C’est à dire qu’il regarde en lui les réactions que suscitent le message. Cela peut être de la joie ou de la colère, de l’interrogation, de la tristesse. Il prend le temps de bien comprendre ce qui lui a été transmis.
C’est seulement à partir de là, de cette contemplation, que le récepteur peut former une idée claire et devenir à son tour l’émetteur. Et nous repartons à la première étape. Le cycle peut alors continuer.
Que se passe-t-il si le processus n’est pas respecté ?
Prenons, par exemple, l’étape deux. Si je ne me pose pas la question de pourquoi j’ai besoin d’émettre ce message, je prends le risque d’un décalage entre le contenu du message et ce que je veux réellement dire. Et donc, l’émetteur ne comprendra pas.
Dans un autre cas, j’envoie un message à quelqu’un et je n’ai pas de réponse. Je peux rapidement me faire un film. Est-ce qu’il a bien reçu le message ? Peut-être que oui et il s’en fout ! Donc, je ne suis pas important pour lui! Je n’aurai pas du écrire ce message, il va me rejeter, me renvoyer… Cas très typique des messageries instantanées et des réseaux sociaux.
Attention, Il est de la responsabilité complète de l’émetteur, et non du récepteur, de vérifier que la communication est accomplie. Car c’est vous qui choisissez de rendre une autre personne consciente de ce que vous voulez communiquer.
Alors que faire ?
Je vous propose quelques tips pour améliorer notre communication:
- Je suis conscient de mon intention avant de communiquer. C’est l’invitation de l’expression populaire : « Je tourne 7 fois la langue dans la bouche avant de parler »
- J’utilise un baton de parole. Une seule personne parle, et l’autre écoute en silence la parole de l’autre avec la seule intention de bien comprendre ce qu’il me dit.
- Je privilégie les communications orales en visuel (présentiel ou via visio). Je peux ainsi m’assurer que mon message est bien reçu.
- Je peux utiliser des méthodes pour améliorer mon écoute et ma communication comme la CNV (Communication Non Violente), les niveaux de vérité de Will Schutz (Element Humain)…
- Pour aller plus loin, vous pouvez regarder la théorie de la communication de Palo Alto et les 5 postulats de Paul Watzlawick
Conclusion
Par expérience, on s’aperçoit que tout problème de relation est un problème de communication !
La façon dont je communique c’est à dire ce que je dis (le contenu – l’idée – la pensée) et la manière dont je le dis (l’intention – la reception) et comment je le reçois (écoute – la contemplation) rend l’échange fructueux ou génère le conflit.
Et vous ? Quelles sont vos expériences de communication ces derniers temps ?
Et maintenant, quel choix, en conscience, faites-vous pour vos prochains échanges ?