Que se passe-t-il lorsqu’un collaborateur arrive dans un nouveau groupe (nouvelle entreprise, nouveau service, nouveau département, nouveau niveau hiérarchique)?
Il doit faire face à ses peurs, ses émotions, souvent changer ses habitudes, et trouver de nouveaux repères. Il doit intégrer une nouvelle identité.
De même, il vient perturber un ordre établi. Les autres collaborateurs doivent l’accepter comme faisant partie du groupe.
Dans les sociétés anciennes, et parfois encore pour certains groupes ethniques ou culturels, des rites de passage existaient, notamment, pour le passage de l’enfant à l’adulte. Ces rites permettent de confirmer l’appartenance à un groupe, d’en apprendre les règles. Il n’en reste plus beaucoup de nos jours, et beaucoup ont perdus de leur signification. Ceci peut expliquer que partie de la population, notamment les Millennials, soit perdue, sans boussole ni repères.
Ces rites permettent aux individus d’être reconnus par le groupe comme en y faisant pleinement partie, et de créer des groupes liés et solidaires. Comme l’écrit Fabrice Hervieu-Wane « toute cérémonie rituelle qui se respecte restaure, à un moment ou un autre, la confiance en la vie, l’estime de soi, l’image de soi » (‘Les nouveaux rites de passage, une transmission expérientielle’ biennale internationale de l’éducation, de la formation et des pratiques professionnelles, Jul 2012, Paris, France).
Un rite apporte ou renforce:
- la confiance
- l’estime de soi,
- l’image de soi,
- l’intégration à un groupe.
Nous retrouvons là les principes présentés par Will Schutz dans ‘l’élément Humain – Comprendre le lien entre estime de soi, confiance et performance’ qui permettent aux groupes d’atteindre de grandes performances.
✳️ C’est pourquoi, je pense qu’il est nécessaire d’avoir des rites dans les entreprises.
Quels doivent êtres les éléments constituant un rite:
- il doit être marquant, afin qu’il y ait un mécanisme de mémorisation, c’est à dire que le collaborateur doit ‘donner de sa personne’
- il doit comporter des gestes codifiés, toute personne du groupe qui passe un rite suit le même processus,
- il doit comporter des symboles, physique de préférence (objet, diplôme, …)
- Il doit comporter un pacte, implicite ou explicite, mais celui-ci doit être gagnant-gagnant
- et il doit être fait en conscience, c’est à dire conscient des enjeux pour soi, pour le groupe, pour l’entreprise.
Lorsque l’on pense aux rites en entreprise, on pense surtout à l’arrivée d’un nouveau collaborateur, avec un parcours RH, un journée d’intégration… C’est bien, quand ça existe, mais cela n’est pas suffisant car il manque certains éléments du rite, souvent pris à la légère ou comme une corvée, sans implication du collaborateur et de son management.
Ce moment, très important dans la vie d’un collaborateur et de l’entreprise, ne doit pas être le seul, il est important de célébrer toutes les étapes importantes de la vie du groupe, par exemple:
- le gain d’un nouveau projet,
- la fin d’un projet,
- l’atteinte des objectifs, individuels ou collectifs,
- la prise d’un nouveau poste,
- l’arrivée ou le départ d’un membre du groupe,
- …
Il est également souhaitable d’y ajouter des faits marquants personnels (mariage, naissance,…). C’est bien sûr à chaque collaborateur de décider ce qu’il rend visible à ses collègues. Ce qui permet une plus grande ouverture des individus, de faire un pas vers l’authenticité, c’est à dire vers la confiance.
Un collaborateur peu appartenir à plusieurs groupes, et doit adhérer aux rites de chaque groupe. Le manager avec son équipe, mais aussi avec ses pairs. Un groupe groupe peut correspondre à un partie de l’organisation, mais également correspondre aux collaborateurs d’un open space, un étage, un bâtiment ou un site.
La reconnaissance est faite par le groupe. Il s’agit de marquer l’appartenance à un groupe, à une tribu, par le groupe.
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