Le départ brutal de Christian Horner début juillet après vingt ans à la tête de Red Bull Racing rappelle qu’en 2025 le leadership ne se mesure plus seulement aux trophées, mais à la capacité d’un dirigeant à protéger la culture, la gouvernance et la confiance collective.
Ce que révèle l’affaire Horner
- Les résultats ne suffisent plus. Malgré huit titres pilotes et six titres constructeurs, Red Bull s’enlisait : voiture en retrait, départs clés (Adrian Newey, Jonathan Wheatley) et rumeurs sur l’avenir de Max Verstappen.
- La perception éthique est décisive. Les accusations de comportement inapproprié – pourtant classées sans suite – ont continué d’éroder la confiance interne et externe.
- Pouvoir mal réparti = risque élevé. Horner concentrait marketing, technique et moteur ; son refus de déléguer a aggravé les tensions avec la maison mère et les actionnaires. Et c’est le changement de pouvoir au sein de ces actionnaires et a déclenché la décision
Regard de coach : trois clés pour les leaders
- Renforcer la co-responsabilité. Un CODIR solide, capable de se challenger, agit comme pare-feu quand le dirigeant se retrouve isolé.
- Installer des garde-fous culturels. Les valeurs d’une organisation doivent être incarnées par le numéro 1, mais aussi vérifiées par des processus indépendants – ce qu’a exigé Ford, partenaire moteur, avant même l’issue de l’enquête interne.
- Préparer sa succession quand tout va bien. Dans l’urgence, Red Bull a promu Laurent Mekies pour sauver la saison (et c’est certainement un bon choix). Anticiper la relève assure continuité et sérénité.
À méditer
En coaching, j’observe que la performance durable naît d’un équilibre entre résultats, relations et réputation. Christian Horner excelle depuis vingt ans sur le premier critère ; il paie aujourd’hui le prix d’un déficit perçu sur les deux autres.